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L’Antifascisme
L’auteur répond aux questions de Chloé Delabbé, pour nous offrir un texte qui définit et fait comprendre la lutte antifasciste dans tous ses aspects : violence, culture, symboles, moyens, histoire. « Ce petit livre revêt un intérêt tout particulier puisqu’il éclaire une facette peu connue du combat en faveur de la démocratie » écrit Jean Faniel dans sa préface. L’antifascisme est plus qu’une lutte contre les idées d’extrême droite, c’est un projet de société où règne la liberté, l’égalité et la solidarité.
Julien Dohet, L’Antifascisme, Renaissance du Livre, coll. « Dis c’est quoi ? », 2022, 12,90€
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Universalisme
Véritable pilier de la République française, l’universalisme serait aujourd’hui menacé par l’antiracisme décolonial, catégoriel, « racialisant », trop proche du communautarisme. Et si l’universalisme défendu pouvait changer, et devenir plus « humaniste » ? Voilà la thèse défendue par les auteurs dans ce petit livre, qui ne manquera pas de faire réfléchir.
Julien Suaudeau et Mame-Fatou Niang, Universalisme, Anamosa, coll. « Le mot est faible », 2022, 9€
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Corps, cris et dégenrement
Il y a des féminismes, pas un seul. Et « ici, chacun·e parle, écrit, dessine pour soi, et à la fin tous ces cris finissent par converger ». Ce livre « un peu punk » est un mélange de texte et de linogravure, ça pète, ça gueule, ça provoque, ça propose un autre monde.
Les ateliers « Fight sexism, destroy patriarchy », Corps, cris et dégenrement, Cerisier, 2022, 14€
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Genre Queer : Une autobiographie non binaire
À travers cette BD, Maia nous raconte son parcours d’identification en tant que personne non-binaire et asexuelle, ainsi que la réaction de ses proches et de la société en général par rapport à celle-ci. Ce témoignage est accompagné de ressources liées aux différentes communautés LGBTQIA+, ce qui en fait une incroyable ressource pour aborder ces questions avec un large public.
Maia Kobabe, Genre Queer : Une autobiographie non binaire, Casterman, 19€
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La bienveillance dans les relations internationales : un essai politique
« La bienveillance n’est pas qu’un bon sentiment : c’est une pratique à l’œuvre dans l’espace mondial. L’identifier, la saisir et la promouvoir font partie des grands enjeux du XXIe siècle ». Un livre qui rappelle que la bienveillance a toujours été une des dynamiques maîtresses régissant les relations internationales, en parallèle d’autres telles que la compétition étatique. Selon lui, cette disposition morale se conjugue à une pratique dans de nombreux cas de figure : commémorations, négociations, droit international, dispositifs d’accueil et d’hospitalité des personnes immigrées ou réfugiées… L’auteur souhaite réhabiliter le projet politique ancien du « solidarisme », notamment face à des crises qui touchent l’humanité entière, comme le climat et les pandémies.
Frédéric Ramel, La bienveillance dans les relations internationales : un essai politique, CNRS éditions, 2022, 23€
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L’Ivresse des Communards
Il y a un an, nous commémorions les 150 ans de la Commune de Paris et que serait une commémoration sans le verre de l’amitié ? Si cela s’est fait avec modération, les Versaillais et la médecine de l’après Commune de Paris, eux, n’ont pas lésiné à tremper celles et ceux qui revendiquaient une République démocratique et sociale dans l’alcoolisme. Comme si vouloir l’égalité, la liberté et la fraternité était la conséquence de « monstrueux accès d’alcoolisme aigu ». Et cette interprétation hygiéniste de la société mènera à l’eugénisme qui condamne le métissage au nom de la supériorité de la race pure. Le bourgeois de cette époque a toujours vu l’amélioration sociale des classes populaires ou l’émancipation des femmes comme des maladies mentales dangereuses et a toujours craint leur contagion.
Mathieu Léonard, L’Ivresse des Communards, Lux, 2022, 18€
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Révolutionnaires : récits pour une approche féministe de l’engagement
Six récits de femmes qui dans les années 70 et 80 se sont engagées dans les combats syndicaux, dans des luttes pour l’égalité et la solidarité. Interviewées par des femmes qui pourraient être leurs filles, leur récit du passé vient confronter et enrichir les luttes contemporaines comme une filiation révolutionnaire. « […] Ce recueil s’intitule Révolutionnaires […] non pour les hauts faits qu’elles pourraient revendiquer mais pour la qualité et l’intensité de ces vies engagées. »
L’Atelier des Passages, Révolutionnaires : récits pour une approche féministe de l’engagement, Éditions du Commun, 2022, 14€
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Sensibilités : histoire, critique & sciences sociales
« Ceux qui ont fait l’expérience de guerre n’ont cessé de l’affirmer : celle-ci ne serait pas communicable. Mais faut-il comprendre qu’une telle expérience ne puisse se transmettre ? » À s’y pencher de plus près, on voit que l’humain a bien souvent fait le pari de la transmission : que ce soit à travers les institutions (instances politiques, écoles, musées), les sciences (particulièrement sociales) mais aussi via l’art, le témoignage des acteurs, les lieux, les objets, les corps ainsi que les esprits… et les silences. Forgeant de la sorte mémoires institutionnelles et familiales, et tissant des liens entre les générations. La rédaction de Sensibilités nous livre ici une enquête sur cette mémoire traumatique mêlant histoire et psychanalyse.
Stéphane Audoin-Rouzeau et Emmanuel Saint-Fuscien (coord.), Sensibilités : histoire, critique & sciences sociales, N°10, Anamosa, 2022, 23€
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Combattre le racisme : Essais sur l’émancipation des Afro-Américains
Howard Zinn (1922-2010), historien de formation, a pris part à la plupart des luttes sociales et raciales qui ont animé les États-Unis durant la seconde moitié du XXe siècle. Il s’agissait d’un grand militant contre le racisme. Il reste aujourd’hui l’un des penseurs des luttes sociales les plus influents des USA.
Quatorze de ses textes sur ce sujet sont regroupés dans ce recueil, dont un discours sur la race qu’il a donné à l’université de New-York la veille de sa mort.
Howard Zinn, Combattre le racisme : Essais sur l’émancipation des Afro-Américains, Lux, coll. « Mémoire des Amériques », 2022, 22€
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Coopérer : les SCOP et la fabrique de l’intérêt collectif
« Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures ». Le capitalisme se raconte comme un modèle économique indépassable. Conscientes de sa domination, de sa résilience et de sa dimension mortifère, des personnes lui opposent aujourd’hui une alternative concrète qui a déjà une longue histoire derrière elle : le modèle de la coopérative. À quoi renvoie-t-il exactement ? Quels sont les interrogations qu’il suscite, et les obstacles auxquels il se frotte ? Sans idéalisation et avec esprit critique, Wagner dresse un état des lieux des SCOP contemporaines (sociétés coopératives et participatives) et tente d’amener des pistes de réponses dans une enquête fouillée : études de terrain, statistiques, entretiens. Une base solide sur laquelle s’appuyer pour viser le changement.
Anne-Catherine Wagner, Coopérer : les SCOP et la fabrique de l’intérêt collectif, CNRS éditions, 2022, 25€
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Mœurs : de la gauche cannibale à la droite vandale
Mœurs, nom féminin pluriel. Pratiques sociales, usages particuliers, communs à un groupe, un peuple, une époque. Les mœurs nous construisent, et réciproquement, nous faisons évoluer les mœurs. « Lorsque nos débats deviennent des combats, ils versent dans le moralisme, l’agitation et l’intoxication, et ces excès de gauche à droite contribuent au développement d’un environnement délétère » et les bonnes mœurs servent alors d’armes « pour les puristes et les imposteurs ». Par des exemples concrets, l’auteur invite à rompre avec la dynamique identitaire des querelles idéologiques usant de catégories qui deviennent des clichés (privilège, censure, racisme systémique, fascisme) et d’une liberté d’expression ne valant que pour celui qui la revendique.
Alain Deneault, Mœurs : de la gauche cannibale à la droite vandale, Lux, 2022, 20€
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La Hongrie sous Orbán : Histoires de la Grande Plaine
De notre côté de l’Union européenne, nous n’avons pas une vision radieuse du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán. Mais qu’en est-il à l’intérieur du pays ? C’est à cette question qu’ont décidé de répondre les auteurs, journalistes installés en Hongrie depuis plusieurs années. Ils ont voyagé dans le pays, rencontré des partisans, mais aussi des opposants à la politique d’Orbán, des personnes de tous horizons. Une lecture très intéressante sur un pays dont on ne sait que peu de choses.
Corentin Léotard (dir.), La Hongrie sous Orbán : Histoires de la Grande Plaine, Éditions Plein Jour, coll. « Proche Europe », 2022, 19€
4e de couv par Louise Jeanne, Jérôme Delnooz et Michel Recloux
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Et si lire c'était désobéir ?