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Monsieur Blanc
L’histoire d’une petite fille de 13 ans qui perd ses parents lors d’un bombardement à Liège et qui va vivre chez son grand-père résistant. Péripétie et tragédie, pour les enfants dès 11 ans. Ce livre fait aussi le portrait de Maria Beheyt, résistante armée et grand-mère de l’autrice.
Jo Schoovarts, Monsieur Blanc, 2021, 10€
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Refonder le commerce mondial
On sait l’impact qu’a le développement du commerce mondial sur nos économies (délocalisation de l’emploi, concurrence accrue…), et que les multinationales ont un monopole immense sur l’innovation, sans partage de leurs ressources, toujours en quête du plus grand profit. Pourtant, un autre mode de commerce est possible, et c’est ce que veut démonter Arnaud Zacharie dans ce livre. Il y analyse et critique la situation existante, et propose des pistes pour créer un commerce durable, pour les gens comme pour l’environnement.
Arnaud Zacharie, Refonder le commerce mondial : du libre-échange à l’échange durable, CAL, 2021, 10€
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Le petit berger ou l’intégration perpétuelle
Ce livre retrace l’histoire d’Ada A., personne sans papiers : de son enfance au Niger où il a été victime d’esclavage, à sa demande d’asile refusée en Belgique, en passant par sa migration vers l’Europe non sans danger. C’est aussi le récit de rencontres, positives comme négatives, tout au long de son chemin, de son apprentissage de la langue française, et de son goût pour l’écriture et la lecture, qu’il n’a pas eu la chance d’apprendre durant son enfance. Un témoignage touchant, accompagné d’avant-propos de volontaires dans l’aide aux personnes sans-papiers.
Ada A., Le petit berger ou l’intégration perpétuelle, Éditions du Cerisier, 2021, 18€
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Dossier : les mots du genre
Ce numéro de la revue de recherche Écrire l’histoire explore les questions de genre dans la langue, l’impact sur les différentes cultures à travers l’histoire, ainsi qu’une étude de termes et concepts plus récents, de leur utilisation dans l’analyse historique, et ce qu’ils reflètent des changements dans notre société.
Des sujets très intéressants, pour des lecteurs peut-être plus avancés.
Anaïs Albert (dir.), Patrick Farges (dir.) et Florence Lotterie (dir.), « Dossier : les mots du genre »,in Écrire l’histoire, n° 20-21, CNRS Édtions, 2021, 25€
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Les fascistes américains. La droite chrétienne à l’assaut des États-Unis
La droite chrétienne radicale américaine est présente partout et tout le temps. Elle intervient dans les médias, ouvre des écoles, est engagée dans la vie politique. « Près d’un tiers des Américains y adhèrent […] et l’immense majorité de ces fidèles ont soutenu Donald Trump ». Qui aurait pu croire qu’en quarante ans, ils seraient passés de ridicules télévangélistes à putschistes pro-Trump participant pour certains à l’insurrection du Capitole en 2021 ?! Écrit en 2007, ce livre annonce déjà que la solution viendra de la réintégration dans l’économie de tous ces laissés-pour-compte qui s’attachent à la religion comme à une planche de salut.
Chris Hedges, Les fascistes américains. La droite chrétienne à l’assaut des États-Unis, Lux, 2021, 20€
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Les partis politiques en Belgique
Tout ce que vous voulez savoir sur les partis politiques en Belgique, et plus encore, se trouve dans cette synthèse qui analyse à partir d’une grille commune tous les partis, leurs évolutions, leurs réactions face aux changements sociétaux. L’ouvrage fait également le point sur les droites radicales et les petites formations partisanes (de La Droite et Nation au Parti Communiste et Lutte ouvrière en passant par le Parti Pirate). Une brique académique, statistique et historique.
Pascal Delwit (dir) et Émilie van Haute (dir), Les partis politiques en Belgique, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2021, 22€
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Le Devoir de mémoire. Une formule et son histoire
Cette réédition analyse le concept et les mots « devoir de mémoire » depuis les années 70 jusqu’à aujourd’hui. De l’invention du concept à ses usages et à son impact dans la société – nécessité de témoigner, développement identitaire, projet civique de défense des droits humains … – en passant par ses effets sur la manière dont les historiens envisagent leur discipline. Un livre au contenu costaud.
Sébastien Ledoux, Le Devoir de mémoire. Une formule et son histoire, CNRS éditions, 2021, 12€
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La Peur du peuple. Agoraphobie et agoraphilie politiques
Édition en version poche du livre publié en 2016, pour faire le point entre celles et ceux qui défendent la démocratie directe et d’autres qui la dénigrent. Mais aussi et surtout, cette démocratie pleine et entière qui effraient peu les dominants quand elle se contente de réfléchir mais qui peut à tout moment descendre dans la rue. Un livre qui parle du peuple, de sa définition, de ce qu’il représente, des peurs qu’il suscite, des espoirs qu’il fait vivre et de ses actions révolutionnaires (Zapatiste, Indignés, Gilets jaunes…).
Francis Dupuis-Déri, La Peur du peuple. Agoraphobie et agoraphilie politiques, Lux, 2021, 10€
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Agora toxica : La société incivile à l’ère d’internet
Ils en veulent à notre démocratie ! Groupes d’extrême droite, sexistes, racistes ou xénophobes, ou partisans de gouvernements autoritaires... cette « société incivile » est déterminée à fragiliser nos libertés et nos systèmes démocratiques au moyen d’internet et des réseaux sociaux.
Dans ce livre, Stéphanie Lamy explique leurs méthodes de désinformation au moyen d’expériences personnelles en tant que chercheuse et activiste, mais aussi créatrice de danaides.org, une ONG qui propose des outils de mobilisation sûrs pour civils en zone de conflit.
Une lecture passionnante, révoltante et engageante !
Stéphanie Lamy, Agora toxica : La société incivile à l’ère d’internet, Éditions du détour, 2022, 18.90€
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La falsification de l’histoire. Éric Zemmour, l’extrême droite, Vichy et les Juifs
Ce candidat à la Présidence de la France est le digne héritier de la droite la plus extrême. Petit-fils de Charles Maurras et de son Action française et fils de Philippe Pétain, collaborateur zélé à Vichy, le programme qu’il propose pour la France est celui d’un nationalisme total d’où sont exclus les étrangers. « Le polémiste est le symptôme d’une certaine paresse intellectuelle, qui pousse parfois journalistes et politiques à céder à la facilité voire à un masochisme effréné » (p. 126). Tremblez, Français, de l’avoir comme président, comme guide, comme Führer.
Laurent Joly, La falsification de l’histoire. Éric Zemmour, l’extrême droite, Vichy et les Juifs, Grasset, 2022, coll. « Essai français », 12€
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Penser les génocides : itinéraires de recherche
Trente-trois êtres humains. Trente-trois individus. Trente-trois scientifiques qui partagent le même champ de recherche : le génocide et les crimes de masse. Réunis dans cet ouvrage, ils nous livrent un précieux travail de réflexivité individuel et collectif sur les conditions spécifiques de créations de ces savoirs si sensibles, réfléchissent aux relations entretenues avec leur objet de recherche, aux défis cognitifs, méthodologiques, émotionnels et éthiques à dépasser, et montrent la manière dont cela influe sur leur itinéraire personnel et scientifique. Mosaïque humaine et démarche historique contre entreprise de mort et oubli !
Penser les génocides : itinéraires de recherche, CNRS Éditions, 2021, 25€
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Exils au féminin : conditions singulières et détermination
« Ne pas rester à leur place » : tel pourrait être le crédo des femmes exilées avec lesquelles travaillent les autrices de cet ouvrage. En se basant sur leur rencontre dans le cadre de leur travail social, elles ambitionnent « de relater au plus près des vécus, les conditions singulières des exils au féminin ». Derrière ces réflexions de terrain, et ces nombreux extraits de témoignages, transparaît la complexité des parcours de ces femmes qui ont pourtant en partage « la volonté de s’affirmer, d’être reconnues, et de transgresser les assignations tant sociopolitiques qu’identitaires ». Une belle invitation « à penser des réponses sociales et politiques à la hauteur de leurs déterminations » !
Xavier Briké et Jacinthe Mazzocchetti (dir.), Exils au féminin : conditions singulières et détermination, Academia-L’Harmattan, coll. « Transitions sociales & Résistances », 2021, 17,5€
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Mon rond-point dans ta gueule : portraits de Gilets jaunes
Depuis novembre 2018, ils sont là, même si le pouvoir ne veut pas, ils sont là ! Même si les désillusions les ont en partie dispersés, leurs braises semblent encore couver. Jusqu’à quand ? Quoi qu’il arrive, les Gilets jaunes auront laissé une empreinte forte en France et balancé un rond-point à la gueule du système, à son mépris de classe ! Sandrine Kerion, ancienne GJ et autrice de BD bretonne a décidé, à sa manière, de documenter la mémoire de cette lutte. À partir de 2018, elle a réalisé en continu des portraits de ses « camarades de ronds-points » qui seront diffusés sur un blog de Mediapart. Cette « bande dessinée reportage » prolonge ce travail, et l’enrichit en interagissant avec le contexte d’alors. Il en ressort le récit d’un mouvement incarné aux visages multiples, aux revendications plurielles, tantôt gonflé, tantôt déforcé par cette pluralité, mais toujours porté tout au long des cases par cette « étincelle jaune », cette essence d’espérance pour ceux « qui considèrent s’être tut trop longtemps ».
Sandrine Kerion, Mon rond-point dans ta gueule : portraits de Gilets jaunes, La Boîte à Bulles, 2021, 19€
4e de couv
Par Louise Jeanne, Jérôme Delnooz et Michel Recloux
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L’analogie est-elle opportune dans le champ de la mémoire ?