Nous lisons un peu partout, en gros caractères, que cette « super année électorale » serait celle de tous les dangers. Mais ne pourrions-nous pas plutôt y voir une opportunité pour rendre de l’éclat à notre démocratie ? De la désillusion politique au réenchantement démocratique, il n’y a qu’un pas que nous allons franchir ensemble.
L’actualité nous montre à profusion que le terreau est particulièrement fertile pour l’extrême droite. Nous sommes témoins d’une banalisation et d’une percolation croissante de ces idéologies, nous sommes témoins d’un racisme latent et décomplexé, nous sommes témoins d’une polarisation grandissante des idées et des discours, mais surtout nous vivons une période de déception de plus en plus marquée envers le politique.
Les raisons de la montée de l’extrémisme sont multiples : la méconnaissance du politique et de notre système institutionnel, le manque de confiance envers les politiciens, et une inefficacité perçue générant une frustration qui peut conduire à la recherche de solutions plus radicales. De plus, le rejet de la culture du compromis, la perception d’une absence de représentation des préoccupations citoyennes, et un sentiment d’impuissance face à l’action politique actuelle sont autant de catalyseurs.
Le désenchantement et la désillusion démocratique peuvent ouvrir la porte à des leaders autoritaires qui exploitent le filon de l’affect et des émotions, plutôt que de promouvoir un dialogue sain, serein et constructif. La tolérance envers des formes d’extrémisme perçues comme étant un « mal nécessaire » peut conduire à des conclusions inquiétantes, notamment en justifiant de telles personnalités politiques. Les résultats de l’enquête « Noir Jaune Blues » sont encore bien présents dans nos mémoires. Nous devons analyser les raisons derrière ces perceptions, travailler activement à combattre les racines de l’extrémisme et continuer de déconstruire le mythe selon lequel ce type de leaders apporteraient des solutions simples et miraculeuses à des problèmes perçus comme non résolus par les politiques en place.
À l’aube des élections, l’inquiétude est donc bien réelle… Mais en miroir de nos inquiétudes, il y a l’espoir ! L’espoir non comme une simple formule de style, mais l’espoir en tant que perspective mentale. L’espoir d’une reconquête du champ démocratique. Mais comment ?
Tout d’abord, en acceptant l’indignation comme moteur de l’engagement citoyen. Cela résonne puissamment à travers le temps, aussi pertinemment aujourd’hui qu’il y a trente ans. Cette indignation trouve son essence dans le sentiment de colère suscité par des actions qui heurtent notre conscience morale et notre sens de la justice. Cette émotion est complexe – à la fois construction intellectuelle et réaction émotionnelle – et puissante car elle nous incite à nous lever et à agir face à l’injuste. Elle ne se limite pas à une simple manifestation de mécontentement ; elle incarne une urgence de l’exigence, un appel à la justice et à la rectification d’une situation sociale. En comprenant sa nature multidimensionnelle, nous saisissons pleinement son potentiel en tant que force motrice de l’engagement.
Fonder l’indignation en tant que moteur de l’engagement citoyen n’est pas tout. Le faire sur base des enseignements du passé revêt d’une importance stratégique. Pourquoi cette absolue nécessité de connaitre notre Histoire ? Pour ne pas réitérer les mêmes erreurs, les mêmes horreurs. Pour extraire les enseignements issus des luttes antérieures, des résistances passées, et des moments où l’indignation a servi de catalyseur à des transformations significatives. La résistance actuelle doit, par conséquent, s’ancrer profondément dans les résonances historiques, établissant ainsi un continuum temporel permettant de contextualiser et de légitimer les mouvements contemporains d’indignation.
Ce qui précède nous amène tout naturellement à la dynamique de l’engagement. Le silence n’est pas une option, et faire entendre sa voix devient, dès lors, une nécessité impérieuse pour transformer notre rôle passif de citoyen en celui d’acteur essentiel de notre démocratie. Cette transformation marque la fin du citoyen consommateur ou spectateur politique, le replaçant au cœur de la production et de la conduite des changements sociaux. L’objectif ultime : encourager la construction d’une société libre, démocratique et solidaire, où chaque citoyen, inspiré par une indignation éclairée, contribue activement à l’écriture collective de notre histoire démocratique.
Porte-voix…de l’intime au politique !
Je m’appelle Michaël Bisschops
Je suis Président des Territoires de la Mémoire
J’EXIGE d’obtenir des propositions concrètes, des actions tangibles et une réponse… du politique à l’intime !
À partir de là, ensemble, avec détermination, avec conviction et avec audace, nous pourrons réenchanter notre démocratie…