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Le mot de la présidente : Un secrétaire d'État affirme...

Par Dominique Dauby

Dominique Dauby

Un secrétaire d’État affirme haut et clair qu’il n’obéira pas à la décision de justice lui intimant l’ordre de délivrer un visa à une famille syrienne. Le dossier juridique est peut-être complexe, la position politique, elle, est très claire : même si vous venez d’Alep sous les bombes, surtout restez-y. Le peuple a choisi la N-VA pour mener cette politique et un « gouvernement des juges » ne l’en empêchera pas, dit en substance Bart De Wever. Le premier parti de Belgique n’a jamais caché ses intentions, en effet. Il ne fait même plus semblant de respecter le cadre dans lequel il peut s’exprimer, celui d’un État de droit, celui d’une démocratie qui se veut respectueuse des droits humains.

Théo Francken a aussi annoncé son intention d’autoriser à nouveau l’incarcération d’enfants dans les centres fermés, avant renvoi dans leur pays en guerre ou/et dans la misère. Les femmes et hommes qu’on emprisonne dans ces centres depuis une vingtaine d’années étaient déjà pointés, par leur emprisonnement même, comme dangereux. La N-VA (seule ?) veut frapper plus fort et faire payer à des enfants le rêve d’un avenir.

Fin novembre, le ministre de l’Intérieur présente un plan visant à donner plus de pouvoirs aux agents de sécurité : fouilles, contrôle d’identité. Ils pourront aussi, si le besoin s’en fait sentir, être armés dans certains lieux. Celles et ceux qui se pensaient protégés parce que clairs de peau, entendent-ils le bruit des bottes ?

La délation est encouragée à l’encontre des chômeur/euses, des bénéficiaires de l’aide sociale et des malades indemnisés par l’assurance maladie invalidité. La délation comme mode de gouvernement… ça ne vous rappelle rien ?

Sur le terrain, dans les quartiers, les centres culturels, les associations, formelles ou bricolées, une résistance s’invente, des solidarités se construisent. Les laisser seul/es serait d’une lâcheté infinie et très lourd de conséquences pour nous toutes et tous.